Quand ce grand
Macédon laissa son
Hémathie
Pour ranger sous sa main l'une et l'autre partie
De ce grand univers
Et borner les confins de sa terre natale
En tous lieux où
Titan sa sommité détale
Aux deux pôles divers,
Animé du désir des victoires futures
Et d'en être assuré par la voix des augures
Et oracles des
Dieux,
Vit le temple d'Amon sur les chaudes arènes
De l'Egypte brûlante, outrepassant les plaines
Des plus étranges lieux,
Il vit de
Gordian la royale charrette
Qui était de son heur la fatale prophète
Et le nœud merveilleux,
Nœud tellement fée qu'il promettait le sceptre
De l'opulente
Asie à qui serait le maître
De son tour cauteleux.
Mais le fils de l'Olympe impatient d'attendre
De pouvoir de ce nœud les cordelles étendre
Fit que le coutelas
Termina le destin jusqu'alors inutile,
Tranchant le labyrinthe et la corde subtile
Du fâcheux entrelas.
Etant le nœud défait, il put aussi défaire
La persienne armée et les forces de
Daire,
Et de
Pore
Indien,
Poussant outre le
Tigre, outre
Euphrate, outre
Gange,
Et outre
Tanaïs la fameuse louange
Du
Macédonien.
Ce
Nœud refit depuis le
Feuvre qui martèle
Dans
PEtnean fourneau la brûlante étincelle
Du foudre rougissant,
Lorsque le dieu guerrier de la belle
Cyprine
Pressait l'ivoire blanc, le sein, et la poitrine
Sur le
Ut gémissant.
Cupidon l'eut après,
Cupidon qui en lie
Les cœurs des amoureux en sa douce folie,
En sa folle douceur ;
Et ce nœud est si fort qui captifs les peut rendre
Que pour le délier d'un second
Alexandre
Cesserait la valeur.
Nœud qui toujours est nœud, et pour croître sa force
Il le voulut douer d'une nouvelle amorce,
Et lui donner le
Feu,
Feu qui brûle sans cesse et ne se peut éteindre,
Ne pouvant toutefois avec la flamme atteindre
Au dédale du
Nœud.
Serait-ce pomt ce
Nœud qui te sert de devise ?
Serait-ce point ce
Feu qui ta cordelle attise ?
Oui, mais autrement,
Car la seule vertu est le
Nœud gordien
Qui à ton âme sert d'un immortel lien
Plein de contentement.
Si le
Feu est d'amour, c'est d'un amour honnête,
Amour qui est liée et du
Nœud et du ceste
D'une chaste
Vénus.
Ainsi ton
Nœud, ton
Feu toujours auront durée
Tandis que l'on verra en la voûte éthérée
La clarté de
Phébus.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012