J'ayme le verd laurier, dont l'hyver ny la glace
N'effacent la verdeur en tout victorieuse,
Monstrant l'éternité à jamais bien heureuse
Que le temps, ny la mort ne change ny efface.
J'aime du hous aussi la tousjours verte face,
Les poignans eguillons de sa fueille espineuse :
J'aime le lierre aussi, et sa branche amoureuse
Qui le chesne ou le mur estroitement embrasse.
J'aime bien tous ces trois, qui toujours verds ressemblent
Aux pensers immortels, qui dedans moy s'assemblent,
De toy que nuict et jour j'idolâtre, j'adore :
Mais ma playe, et pointure, et le
Nœu qui me serre,
Et plus verte, et poignante, et plus estroit encore
Que n'est le verd laurier, ny le hous, ny le lierre.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012