Comment pourrais-je aimer un sourcil hérissé,
Un poil roux, un œil rouge, un teint de couperose,
Un grand nez, plus grand'bouche, incessamment
déclose
Pour gêner mon esprit de ces lèvres sucé ?
Une gorge tannée, un col si mal dressé,
Un estomac étique, un tétin dont je n'ose
Enlaidir mon sonnet et, qui est pire chose,
Une bouquine aisselle, un corps mal compassé,
Un dos qui ressemblait d'une
Mort le derrière,
Le ventre besacier, la cuisse héronnière,
Et même quant au reste...
Ah, fi ! sonnet, tais-toi !
C'est trop pour démontrer à tous quelle
Déesse,
Tant le
Ciel, se moquant de l'Amour et de moi,
Dévorait les beaux ans de ma verte jeunesse.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012