Juin brûlait, l'été souriait aux jardins
Lorsqu'eut lieu le pogrom de
Jassy
La ville fut traversée de coups de feu
Les assassins accomplirent leur sinistre besogne
Dans les rues, les maisons, les caves et les cours
Des rescapés furent amenés en convoi
Dans la cour de la préfecture de police
Des milliers de personnes terrorisées
Y furent entassées ce
Dimanche-là
Jusque dans l'après-midi
C'est alors qu'eut lieu l'effroyable tuerie
On tira dans cette masse humaine
Avec des revolvers, des carabines, des mitrailleuses
A partir du toit et des maisons voisines
La cour ruisselait du sang des martyrs
Dans la chaleur torride de l'été
Des survivants et de nouvelles victimes hébétées
Après avoir été sauvagement torturées
Furent entassées dans des wagons scellés
Vite devenus des lieux de morts ambulants
Dans deux trains plombés et surchargés
Partis, l'un vers
Podu
Iloaei, l'autre vers
Calarasi
La plupart des suppliciés connurent une fin atroce
Morts de soif et par asphyxie
Tel fut l'épilogue du premier pogrom gigantesque
De la seconde guerre mondiale
Dans la ville aux tilleuls de l'enfance du poète
Berceau du théâtre yiddish et des légendes hassidiques
À
Jassy, dans la ville du massacre
Brille la mémoire du mois de juin
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012