Dans ce printemps tardif
Paris matinal est vêtu d'un vent tranchant
Avec les mêmes femmes pressées
Les mêmes cafés aux sons des machines à sous
Le même souffle souterrain du métro
Non, je n'ai pas oublié
Dans le cœur de cette
Europe brumeuse
Je garde en moi les cierges bénis
Les rivages de
Bahlui
Les arbres aux racines aériennes
Le croisement de routes
Est désormais derrière moi
Entre les peintures d'hier et les musiques d'aujourd'hui
En signe de communion, comme autrefois
Un bouquet de perce-neige pour toi
De toutes parts les bruits montent
Le coureur solitaire cherche le second souffle
Entre deux mondes ses pieds de
Tour
Eiffel
S'envoleront encore une fois
Jusqu'à la fondation du temps désenclavé
Non, nous n'oublierons jamais
Les ghettos, les camps, les barbelés
Les steppes enneigées, les corps calcinés
Toutes les bourgades déportées
Mémoire fidélité
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012