Poèmes

Mémoire Fidélité

par Tristan Janco

Dans ce printemps tardif

Paris matinal est vêtu d'un vent tranchant

Avec les mêmes femmes pressées

Les mêmes cafés aux sons des machines à sous

Le même souffle souterrain du métro

Non, je n'ai pas oublié

Dans le cœur de cette
Europe brumeuse

Je garde en moi les cierges bénis

Les rivages de
Bahlui

Les arbres aux racines aériennes

Le croisement de routes

Est désormais derrière moi

Entre les peintures d'hier et les musiques d'aujourd'hui

En signe de communion, comme autrefois

Un bouquet de perce-neige pour toi

De toutes parts les bruits montent

Le coureur solitaire cherche le second souffle

Entre deux mondes ses pieds de
Tour
Eiffel

S'envoleront encore une fois

Jusqu'à la fondation du temps désenclavé

Non, nous n'oublierons jamais
Les ghettos, les camps, les barbelés
Les steppes enneigées, les corps calcinés
Toutes les bourgades déportées
Mémoire fidélité



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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