Poèmes

Voronca, mon Frère

par Tristan Janco

Voronca, mon frère, tu es parti trop vite

Et tu as oublié de me dire au revoir

Tu es parti gardant ton secret, ta découverte

La formule de l'Absolu, le baiser de
Braila et
Paris

Les cerisiers en fleurs, les chants du
Vendredi

Les aleph, beth et ghimel de l'éternel paradis

De l'enfance du ghetto

Voronca, mon frère tu es parti trop tôt

Et je n'ai point connu ton visage d'alchimiste

Ta tête tourmentée, tes pensées intimistes

La démarche de ta révolution pacifiste

Ta soif de justice

Voronca, mon frère, dans tes éprouvettes
Tu as mêlé le feu sacré aux symphonies des fleurs
Et tu as dicté aux minerais des paroles en or
Où toute ta vie a été fondue dans la chaleur
D'un amour ombrageux

Voronca, mon frère, ta tête immortalisée dans les nuages
Par
Marc
Chagall, ton corps d'acier, de
Tour
Eiffel,
Si tu savais combien j'aurais voulu te parler
De la source, des chants yiddish, des élans refoulés,
Des angoisses d'un monde depuis longtemps oublié
En
Occident.

Voronca, mon frère, tu es parti trop vite

Et tu as oublié de me dire au revoir

Tu es parti gardant ton secret, ta découverte

La formule de l'Absolu, le baiser de
Braïla et
Paris

Les cerisiers en fleurs, les chants du
Vendredi

Les aleph, beth et ghimel de l'éternel paradis

De l'enfance du ghetto.



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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