Tu as vu tes frères opprimés
Abaissés, piétines
Tu as vu la souffrance et la désespérance
Des enfants amputés d'avenir
Tu n'as plus voulu que l'on plie
Que l'on demande pitié
Que l'on mendie un croûton de pain
Que l'on accepte les talons qui écrasent
Que l'on porte le regard des vaincus
Et, pour dénoncer les crimes abominables
Contre ton peuple enchaîné
Menacé d'extermination
Tu t'es levé pour lutter
Tu es devenu l'étendard de la révolte !
Avant de livrer ta dernière bataille
En
Estonie, où tu es tombé en héros
Où ta brève vie s'est arrêtée
À l'âge de vingt-deux ans
Tu as légué à tes frères des ghettos voisins
De
Vilné, de
Lodz et de
Varsovie
Ton plus beau chant d'amour
Aussitôt devenu l'hymne de la résistance et de
L'Organisation
Juive du
Combat,
L'hymne qui a guidé
Mordecaï
Anielewicz
Et tous les combattants des ghettos
Ton appel a été entendu, l'heure est arrivée
Tes camarades ont répondu présent
Ils ont chanté debout, fusils en mains
Ne dis jamais que c'est ton dernier chemin !
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012