Poèmes

Mémoire du Mois D'août

par Tristan Janco

Dans la forêt, non loin d'une rivière

Le convoi s'arrête pour une courte halte

Se reposer, disent-ils, mais vite les tortionnaires

Ordonnent aux suppliciés de creuser une fosse

Vieillards exténués, enfants apeurés, femmes désincarnées

Murmurent un sanglot de détresse

Dans cet espace clos, non loin du champs de maïs

Ils tombent comme une tornade en longues files

Le ventre terrestre les accueillent comme un lit

Après la danse sanglante des mitrailleuses

Déluge de feu au milieu du bois calciné

Les aïeuls sont habillés du crissement du plomb

Des corps agonisent, des mères serrent encore les enfants

Forêt fumante où dorment sans cercueils
Recroquevillés, les habitants arrachés aux bourgades
De l'enfance du poète et de l'historien

Sur le chemin de la mémoire du mois d'août
Brûlent les soleils du
Yiddishland disparu



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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