Dans la forêt, non loin d'une rivière
Le convoi s'arrête pour une courte halte
Se reposer, disent-ils, mais vite les tortionnaires
Ordonnent aux suppliciés de creuser une fosse
Vieillards exténués, enfants apeurés, femmes désincarnées
Murmurent un sanglot de détresse
Dans cet espace clos, non loin du champs de maïs
Ils tombent comme une tornade en longues files
Le ventre terrestre les accueillent comme un lit
Après la danse sanglante des mitrailleuses
Déluge de feu au milieu du bois calciné
Les aïeuls sont habillés du crissement du plomb
Des corps agonisent, des mères serrent encore les enfants
Forêt fumante où dorment sans cercueils
Recroquevillés, les habitants arrachés aux bourgades
De l'enfance du poète et de l'historien
Sur le chemin de la mémoire du mois d'août
Brûlent les soleils du
Yiddishland disparu
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012