Poèmes

Lxxxiii

par Philippe Delaveau

Mozart murmure dans les rameaux de la vigne vierge,

Et la musique épouse l'ombre et la partition bleue de l'air,

Le vide, les plénitudes, l'aspérité du doux royaume

Que nous aimons.
Elle dit le secret, toutes paupières closes.

La lumière surgit, nous sommes saufs dans la chambre joyeuse;

À la croisée le temps s'estompe; la mélodie s'écrie

Suavement : immortelles splendeurs!
Et nous croyons sa vérité.

Joies exquises!
Alors, comme s'emplit de vin la coupe d'or,

Nous fléchissons en proie au vertige céleste.

Le ciel azuréen du miroir et le ciel des nuées,

Le plafond blanc et la tombée des heures,

Unissent leurs contraires, se liguent : temps fatal,

Tu ne déchires plus nos cœurs émerveillés; tu ne fais plus

fléchir
Au-dessous de la rose, l'or meurtri des pétales; l'amour
Emplit ton avenir, mort défaite.
Le chant frémit sur le tranchant
Des chanterelles, gagne les bois, le cuivre rouge d'un crépuscule
Qui s'attarde, et la nuit ralentit sa monture.
Nous sommes du pays des intangibles joies,
Nous chevauchons les territoires de la vigueur enivrante;
La musique nous engendre à la nuit qui nous berce,
Et nous savons peut-être concevoir ce qu'il nous a promis.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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