Apparition dans le ciel clair de l'invisible certitude; rien
Ne surgit de l'épaisseur des eaux; rien de tangible; ton silence
Parle et mon cœur sait l'entendre.
La nuit glisse dans l'ombre, lunes baissées,
Comme un navire dans l'estuaire.
Le jour a clos
Ses paupières bleuies; la nuit, le jour et l'ombre
Ont mêlé leurs amours.
Qu'attendez-vous, yeux, qui ne savez
voir?
Quel arôme s'épand si le songe oublie de caresser les fleurs?
Nos mains,
Nos corps et le silence sont à vous, qui passez dans la nuit,
Colonne d'ombre, présence immatérielle.
Alors nous comprenions
Le doux frémissement du feuillage, la solitude fraîche
Du verger, le peigne des rosées sur les roses dociles.
La nuit privée de nuit s'entrouvre, le jour absent
Rayonne et le silence veille avec un chien
Dont l'aboiement s'attarde, au loin, derrière un bois de trembles,
Quand la brise retombe.
Quels secrets ont courbé
L'échiné de la flamme; que dilapide en souris bienfaisants
La sœur des sources, lorsque la brise énonce
Un mot peut-être ou du doigt le dessine
Sur le linteau de l'herbe où son manteau l'efface?
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012