Tout me sera mélancolie : la nuit furtive qui se glisse,
Lorsque l'arbre du soir se couche sur les toits; ces vieillards
Qu'on ramène sur de pauvres chariots après qu'ils ont pris l'air
Parmi les inutiles fleurs.
Aristote vieilli sut s'approcher
De l'être avant qu'on ne l'interne
Sous les combles.
De lents avions traversent le désordre gris,
Au loin.
Devant le plat de lentilles chaudes,
Archimède s'émeut encore, ou tel autre, qui se souvient?
Attendrai-je longtemps que la déesse à ses rivages
Argentés, par la main me conduise?
Le plat poème ne vaut rien sans l'image
Saillante, et pourtant rien ne surpasse un rythme ténébreux.
Mais se mouvoir — n'est-ce arracher à l'eau tremblante
Du crépuscule ces oiseaux qu'effarouche
Le moindre bruit?
Peut-être alors s'érige entre la terre humide
Et le ciel, quelque savoir moins incertain,
Mais pour quelle embellie?
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012