Assis sur le siège de bois rouge, les yeux voilés par le bandeau,
Il
Est vêtu de blanc, l'auréole derrière sa tête couronnée
Par les épines, décrit la croix de sang dans le ruissellement
Des chaumes.
Une tête surgit des brumes vertes du néant
Et lui crache au
Visage; une main gifle; une autre frappe
Du bâton ; on le menace au loin — venues de la nuit tumultueuse
Des hommes.
Impassible, vêtu non pas de pourpre, mais du manteau
Filé par la simplicité de l'aube, celle définitive et neuve
Qui paraît, au terme de la
Nuit douloureuse.
Il a déjà franchi
Le fleuve de souffrance, et sous une autre latitude,
Il est assis,
Loin du monde instable qui trépigne, vil, jaloux de gloires trop
Humaines.
Déjà, dans le temps solennel,
Il règne ayant auprès
de
Lui,
La
Vierge, à ses pieds, et le chien du
Seigneur.
Et toi, petit enfant, tu demandais : qui frappe le roi,
Lorsque tu vois, sur le trône, levant sa face innocente,
Un
Christ qui te regarde avec tant de douceur,
Alors que sans même le savoir, tu viens de le blesser.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012