Poèmes

Lxxxii

par Philippe Delaveau

Les étoiles n'ont pas de mémoire, les pierres

Sont silencieuses sur le lit des jours.
Seuls,

Les arbres parlent, mais nous ne savons entendre

Le murmure vert de leurs branches.
Nous cheminons

Dans ce monde qu'indiffèrent nos douleurs,

Et nous croyons aux fraternités intermittentes

De l'étoile; au ruisseau du feuillage, aux sanglots blancs

D'un robinet dans le seau de métal.
L'arbre ni l'océan

N'ont pour voir la splendeur du monde, ces yeux

Qui nous ont fait aimer l'aube et les fruits du poème.

Pourtant quelqu'un chemine à nos côtés.
Qui veille

Dans la chambre haute, au-dessus des étangs?

Qui traverse les âges sans offenser les portes?

Le silence n'est pas le vide; la nuit

N'est pas l'absence.
Là-bas, plus large que la voile

D'aurore au-dessus du lait bleu des songes,

Le porche du royaume ouvre ses ruches de couleur,

Et celui qui nous aime, découvre

En lettres de feuillage ou de rosée

L'appel qu'un jour, sous le figuier, lui-même nous destine.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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