Les étoiles n'ont pas de mémoire, les pierres
Sont silencieuses sur le lit des jours.
Seuls,
Les arbres parlent, mais nous ne savons entendre
Le murmure vert de leurs branches.
Nous cheminons
Dans ce monde qu'indiffèrent nos douleurs,
Et nous croyons aux fraternités intermittentes
De l'étoile; au ruisseau du feuillage, aux sanglots blancs
D'un robinet dans le seau de métal.
L'arbre ni l'océan
N'ont pour voir la splendeur du monde, ces yeux
Qui nous ont fait aimer l'aube et les fruits du poème.
Pourtant quelqu'un chemine à nos côtés.
Qui veille
Dans la chambre haute, au-dessus des étangs?
Qui traverse les âges sans offenser les portes?
Le silence n'est pas le vide; la nuit
N'est pas l'absence.
Là-bas, plus large que la voile
D'aurore au-dessus du lait bleu des songes,
Le porche du royaume ouvre ses ruches de couleur,
Et celui qui nous aime, découvre
En lettres de feuillage ou de rosée
L'appel qu'un jour, sous le figuier, lui-même nous destine.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012