Une jeune
Souris, de peu d'expérience.
Crut fléchir un vieux
Chat, implorant sa clémence,
Et payant de raisons le
Raminagrobis.
«
Laissez-moi vivre : une souris
De ma taille et de ma dépense
Est-elle à charge en ce logis?
Affamerois-je, à votre avis.
L'hôte et l'hôtesse, et tout leur monde?
D'un grain de blé je me nourris :
Une noix me rend toute ronde.
A présent je suis maigre; attendez quelque temps.
Réservez ce repas à
Messieurs vos enfants. »
Ainsi parloit au
Chat la
Souris attrapée.
L'autre lui dit : «
Tu t'es trompée :
Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours
Tu gagnerais autant de parler à des sourds.
Chat, et vieux, pardonner! cela n'arrive guères.
Selon ces lois, descends là-bas.
Meurs, et va-t'en, tout de ce pas.
Haranguer les
Sceurs filandières :
Mes enfants trouveront assez d'autres repas. »
Il tint parole.
Et pour ma fable
Voici le sens moral qui peut y convenir :
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir;
La vieillesse est impitoyable.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012