Le
Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse.
Fut enfin attaqué par ses propres sujets.
Devenus forts par sa foiblesse.
Le
Cheval s'approchant lui donne un coup de pied;
Le
Loup, un coup de dent; le
Boeuf, un coup de corne-Le malheureux
Lion, languissant, triste, et morne,
Peut à peiije rugir, par l'âge estropié.
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes;
Quand voyant l'Ane même à son antre accourir : «
Ah! c'est trop, lui dit-il; je voulois bien mourir;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes. »
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012