Le levain des jours de suies amères tout encombré d'algues vomies dans la fièvre infernale d'oxydes, sous l'effondrement accompli des tours, égorge et enclave l'âme
consumée.
Encore une fois haletante du sublime
je me lève avec l'arme du bélier :
où frapper en pleine gloire
où tuer très justement,
mon ange noir,
répondez.
Je croyais hurler de cyclones
et tu ne m'entends pas.
Ai-je perdu la divine voix
du seul enfer, du noir infernal,
ai-je perdu le diamant noir de
Satan
et la lumière tranchante donnée
par la justice enfin des souterrains de vérité,
la voix reçue, en grâces et crédits innommés,
malgré les
Dieux, malgré les hommes,
m'a-t-on arraché la voix
qui arrêtait les troupeaux des races,
les caravanes et les concerts des philosophes,
qui laissait les hommes en suspens
levés comme un marteau soudainement maudit,
comme la main épouvantée de la femme qui se couvre,
m'as-tu cruellement nié,
après le goût pris de tes délices sombres,
le regard de fer sorti du curare de la vérité
qui paralysait le saut des cirques et des bêtes ?
Et tout restait monstrueusement ouvert
comme des océans vides aux lits de sable mort.
Ma voix de poison des grandes louanges
cabrait en statue tous les hommes
et je croyais bien souvent que le soleil suspendu
commendait l'arrêt des lunes
et je savais que l'épouvante liait les gorges et les cœurs.
M'a-t-on interdit le geste qui massacre
les droits bénins, la justice des maîtres ?
Que l'on me laisse et je m'arrache,
j'ai encore cette parole,
je le dis et jure,
je contiens encore cette parole
si tout s'écroule sous mes mains
immaculées de mensonges
maudites comme bénies.
Les chutes qui chantent .
descendent comme un brouillard d'or.
Du vertige qui s'écrase
va surgir la mutation triomphale.
L'ineffable bondissement de falaise en falaise sur les roses enfin apaisées et sur les chairs enfin consumées, dans la résorption du finale qui n'a plus nom sur terre, dans la
fin de la flamme éternelle.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012