― Certes,
dit le dogue au loup qui court encore,
être logé-nourri par l’homme
s’obtient au prix de quelque trace au cou,
mais à quoi bon t’en alarmer
si c’est pour te soumettre à d’autres lois
qui ne sont pas moins dures :
les oukases du froid,
les humeurs du gibier
et autres facéties de dame Nature ?
Crois-tu de la sorte t’échapper mieux que moi
des griffes du sort, du carcan de la vie,
et d’être ainsi l’unique époux de la Liberté ?
Crois-m’en, cousin, il n’est rien de plus libre ici-bas
que l’esclave ayant choisi son maître.
Extrait de:
FABLES DE COMPAGNIE (http://enmotdiese.free.fr/a_auteurs.htm#martineau_fable)