Le cygne était au bord
et moi si près de lui
que je l’ai cru d’abord
plus vaste que la nuit.
Que je bénis ce bec
ayant su me découdre !
Je n'ai plus rien de sec
et semble me dissoudre.
Qu’ai-je à me réveiller
à l’instant de jouir,
à l’heure où l’oreiller
m’écoute défaillir ?
Et quoique cette étreinte
ne fût qu’un rêve d’eau,
je me réveille enceinte
et mère d’un oiseau.
Mais quand je me rendors
et retrouve ce rêve,
je suis pucelle encore
et attends sur la grève.
Extrait de:
POEMES TRADUITS DU SILENCE (http://enmotdiese.free.fr/a_auteurs.htm#martineau_traduitsdusilence)