pour
François
Dornic
Je sors du grand mouvement
Où se pressaient les soleils
Les routes sans traces
Les feuillages de la nuit
Les branches de lumière
Le sang
Et ce seul oiseau des forêts, mort.
Dont le souvenir chaleureux déjà se dépouillait entre mes doigts.
Avant la naissance en mes pensées d'autres pensées.
Au creux de mes paumes d'autres mains,
Avant que naisse au bord de ma présence
Une ancienne attente où me surprendre.
Avant le recueillement :
Cette danse, cette brume
Accordée
Comme une éternité aux pas de découvertes,
M'ont reconnu :
Les pierres
Et les hommes.
Les disparus, les anéantis.
Ces maisons dont la masse pesait moins qu'une aiguille
de pin.
Ces visages plus vains
Plus vaniteux, tellement plus vains
Qu'une bulle d'air en plein lac.
Ils ne m'ont pas connu.
Et devant eux j'ai oublié ma nouvelle saison
Toute dorée et odorante
Qui tendrement m'avait mûri
Comme son seul fruit.
Devant leur vide.
Étonnée, attentive.
Déjà sur l'adieu,
Elle a pris la route aux lents nuages,
Elle allait en diminuant à l'horizon
Avec le glissement intime d'une neige.
Je n'étais plus
Que le désert de leurs mensonges paresseux.
Au centre était mon vide sosie prisonnier.
Je l'ai abandonné à leur sommeil.
Puis,
La descente noire et fluide du monde.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012