Printemps torrentiel
Inscrit dans les étoiles de chair,
Croix, hiéroglyphes, poèmes de peau,
Éveil, torrent de liberté, génie.
Mais le risque à chaque pas de périr
Ou de vaincre, jeune aurore :
Et le sable, la mer, l'arbre, le temps
A la vie à l'amour.
Le soleil dans les mots :
Constellation de l'amante,
Constellation charnelle du langage,
Chant bleu, chant jaune, rouge oiseau,
Musique source, gamme des océans,
Douceur jusqu'au vertige de n'être plus
Et violence à la mesure du ciel...
Inscrit aux premières heures du sang
Quel tremblement de l'enfance alors,
Quelle ombre ont effacé le sourire du dieu ?
(Çà et là demeure une ruine heureuse.)
Les femmes apeurées, au retour d'Ulysse,
Ont renié le règne interdit du fils :
La couronne échappe aux mains qui la portaient.
Au lieu de la promesse il te faut lire
En la paume une trace du sceptre
Et recueillir les bribes pauvres de l'hymne
Et survivre au seul corps morcelé de l'amour.
Saison perdue, torrent enseveli.
Dans l'épaisseur écoute fuir le grondement,
Décèle encore une lueur pour le don,
Cherche dans les pierres parmi les morts
L'ultime chance d'une flamme promise...
Poème publié et mis à jour le: 14 novembre 2012