Gérard de Nerval
Oeuvres poétiques
Biographie de Gérard de Nerval
Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, est un écrivain et poète français, né le 22 mai 1808 à Paris, ville où il est mort le 26 janvier 1855. Il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles, notamment son ouvrage Les Filles du feu, recueil de nouvelles (la plus célèbre étant Sylvie) et de sonnets (Les Chimères) publié en 1854. Confié à une nourrice à Loisy, puis élevé à Mortefontaine, auprès d'un grand-oncle qui tenait une auberge, tandis que son père, Étienne Labrunie, chirurgien dans les forces armées napoléoniennes, partait pour la Silésie avec son épouse, la mère de Gérard, Marguerite Laurent.
À Glogau, Marguerite décède tandis qu'Étienne poursuit son service dans l'armée impériale. En 1812, il franchit la Bérézina et perd tous les objets, bijoux et portraits miniatures qu'il avait conservés d'elle. Après avoir été capturé et emprisonné, il retourne à Paris en 1814 et tend les mains vides à son fils âgé de six ans, Gérard, qui n'aura jamais plus la chance de revoir le visage de sa mère. Élève brillant au lycée Charlemagne, il se lie d'amitié avec Théophile Gautier, son camarade de classe, et publie ses premiers poèmes à l'âge de dix-huit ans, traduit Faust de Goethe et reçoit les éloges de l'auteur lui-même. Ainsi, Nerval devient trés vite célèbre dans le petit monde littéraire de Paris. Ami de Victor Hugo, dont il adapte le roman Han d'Islande pour la scène, il est en première ligne lors de la bataille d'Hernani en 1830, un conflit opposant les classiques, qui défendent le théâtre traditionnel avec ses tragédies nobles et ses comédies divertissantes, et les romantiques, qui souhaitent tout rassembler dans un nouveau genre littéraire.
Obscurci parmi les petits poètes romantiques de la jeune génération jusqu'à la fin du siècle où certains symbolistes l'ont revendiqué comme un précurseur - comme les surréalistes le feront plus tard avec une toute aussi bonne raison -, Gérard de Nerval reste parmi les poètes les plus parfaits et les plus pathétiques de son temps. Cet aimable excentrique était un poète du rêve, d'une réalité juste au-delà des limites de l'expérience, des fusions du rêve avec la réalité et de la nostalgie. Sa séparation d'avec les romantiques se mesure à l'aune de l'imagination et de l'art, de sa « méthode ». Là où les romantiques ont tendance à être banals et explicites, Gérard de Nerval est visionnaire et obscur, dans une poésie qui, disait-il, perdrait son charme si elle était expliquée - si elle pouvait l'être. Cela ne veut pas dire que ses vers ou sa prose sont simplement atmosphériques, car ils traitent avec audace et précision leurs matériaux. Ce sont ces derniers finalement qui refusent de se prêter à l'explication. Nerval est ainsi parmi les premiers à présenter une poésie traitant délibérément et presque exclusivement de ce qui a toujours été le matériau de la poésie en tant que poésie : ces choses auxquelles la prose n'est pas adaptée.
En ce sens du moins, la poésie moderne commence avec ce bohémien au fond du romantisme allemand, du mysticisme oriental, des réminiscences médiévales que l'on retrouve dans le folklore français même, ce poète exquis qui, quand la réalité devint enfin plus réelle que - ou indiscernable du monde invisible derrière les portes de corne et d'ivoire, s'est pendu et a mis fin à sa vie dans une cave de la rue de la Vieille-Lanterne par un matin glacial de janvier.
Obscurci parmi les petits poètes romantiques de la jeune génération jusqu'à la fin du siècle où certains symbolistes l'ont revendiqué comme un précurseur - comme les surréalistes le feront plus tard avec une toute aussi bonne raison -, Gérard de Nerval reste parmi les poètes les plus parfaits et les plus pathétiques de son temps. Cet aimable excentrique était un poète du rêve, d'une réalité juste au-delà des limites de l'expérience, des fusions du rêve avec la réalité et de la nostalgie. Sa séparation d'avec les romantiques se mesure à l'aune de l'imagination et de l'art, de sa « méthode ». Là où les romantiques ont tendance à être banals et explicites, Gérard de Nerval est visionnaire et obscur, dans une poésie qui, disait-il, perdrait son charme si elle était expliquée - si elle pouvait l'être. Cela ne veut pas dire que ses vers ou sa prose sont simplement atmosphériques, car ils traitent avec audace et précision leurs matériaux. Ce sont ces derniers finalement qui refusent de se prêter à l'explication. Nerval est ainsi parmi les premiers à présenter une poésie traitant délibérément et presque exclusivement de ce qui a toujours été le matériau de la poésie en tant que poésie : ces choses auxquelles la prose n'est pas adaptée.
En ce sens du moins, la poésie moderne commence avec ce bohémien au fond du romantisme allemand, du mysticisme oriental, des réminiscences médiévales que l'on retrouve dans le folklore français même, ce poète exquis qui, quand la réalité devint enfin plus réelle que - ou indiscernable du monde invisible derrière les portes de corne et d'ivoire, s'est pendu et a mis fin à sa vie dans une cave de la rue de la Vieille-Lanterne par un matin glacial de janvier.
Consulter tous les textes mentionnant Gérard de Nerval
