Poèmes

Cybèle Attend Son Heure

par François Mauriac

François Mauriac

Il faut fermer les yeux,
Cybèle, ou que tu partes !

Tu souffres trop.
La main de
Sangaris écarte

Sur le front du berger les sauvages cheveux,

Et le vol titubant de sa petite bouche

Erre sans se poser sur un visage en feu.

Tu subis les soupirs jaillis de cette couche

Et ces cris insultant ton ombre et ton azur.

Mais tu sais que ce feu qui brûle les planètes

Meurt parfois au secret des humains et des bêtes,

Tu sais que le plaisir éteint les corps impurs,

Qu'Atys sort confondu de sa propre déroute

Et qu'enfin remonté de l'abîme, il écoute

Les coups sourds de son cœur sous le pelage obscur.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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