Soir complice, soir triste où rôde le péché —
Ta fumée immobile au ras des toits penchés
Est là, comme un désir fiévreux que rien n'apaise.
Je suis l'enfant que trouble une pensée mauvaise
Dans la complicité du louche crépuscule —
Celui que j'ai connu, déchiré de scrupules.
Et qui fermait les yeux et secouait la tête...
De toute sa douceur, il dit : non ! et résiste
Au chaud baiser du soir sur son âme inquiète,
A l'amour, dont la seule approche le rend triste ;
Et maître encor d'un cœur fatigué d'être sage,
Il écarte les mains qui brûlaient son visage...
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012