L'épaule, gauche, épouse l'eau, le feu, la terre ;
Elle a le poids des nuits dont la foule viendra
Plus tard.
Elle durcit au roc, elle est frontière.
Elle a le bleu des chutes où l'orgueil mordra.
Le visage d'enfant doucement est lancé
Vers elle, ébloui, fier, colline humide d'aube.
Lac au soleil, le front dans la paix des pensées
Se croit encor divin et d'un cri se dérobe.
Un doute, un fil, une lassitude des gloires
Rompt le sang de l'homme du tendre sang du ciel ;
Lourd du premier adieu le bras libre déploie
En retombant l'oriflamme rouge du ciel.
Dans cet espace halluciné jailli d'un doigt,
Qui maintenant écume, explose, claque, vole
À tous les horizons, dans l'abîme où se noie
La laiteuse et joyeuse empreinte de l'étoile
Adam, la plaie a lui des naissances humaines !
Les jours pourront venir comblés de leur splendeur,
Eve peut s'éveiller, s'offrir avec sa traîne
De luxure, de fruits et de lions en fleurs,
Les insensés lécher cette tentation
Nostalgique du mal...
Bonheur et péché crèvent —
O bulle des divines fermentations —
La plaie égare un sang caillé le long des grèves.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012