Derrière un mur et loin, nous nous tenions, tandis que sur la
plaine
Titubaient les moissonneuses.
Puis, ce fut le silence et les arbres
N'osaient troubler la paix d'un froissement de feuilles,
De l'azur noir et des herbes roussies.
Les criquets, les cigales,
Rythmaient l'attente de la nuit qui dort sous la terre profonde,
Et la mélancolie des cœurs qui savent la moisson
Proche d'être assemblée sous la caresse des mains d'homme.
La pièce silencieuse à la voûte croisée, entre les murs blanchis
Est vaste; il se prosterne, vêtu
De sa bure implacable, à peine lumineux, l'aile pourpre, couleur
Des vieux sols et du sang, de crépuscule et de feuillage.
C'était l'instant secret : elle écoutait, tète penchée, mains
Unies, silencieuse.
Son regard est plongé
Dans l'infini de l'ange.
Saint
Pierre au crâne fracassé,
S'agenouille sans fin dans l'oraison plus fraîche que les aubes.
Et la moisson reprend, couvrant d'éteules
La plaine exaucée du soleil, tandis que la joie
Monte à la tombée du soir, dans la fraîcheur des nuits, vers
ceux
Qu'il comble.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012