Ils ne sont qu'une masse de chair d'où s'échappe, au crépuscule, un mot comme un colimaçon.
Ils ont peur de l'étoile, et s'écartent du chêne pour n'avoir rien à vénérer : ni la nature,
ni les saisons du feu, ni le fleuve ensablé.
Chaque muscle un donjon, chaque nerf un verrou, ils vivent en exil à l'intérieur d'eux-mêmes avec, pour horizon, leur plèvre et leur salive.
Aussi attendent-ils une métamorphose
dans leur anatomie : ils seraient plus heureux
si les genoux cousus, ils avaient les deux bras
soudés sous les poumons, chaque œil dans l'intestin,
et le crâne englouù par le sang du rectum,
là où le cœur trop mou n'a pas besoin de battre.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012