Elle agace une plume de paon.
Il relit un feuilleton aux personnages flous.
La lampe les injurie, et le sofa s'enfonce un peu comme un amour qui n'ose pas se suicider.
Elle vernit un ongle.
Il frise une moustache en souvenir d'un adultère, au bord d'un fleuve évanoui.
Le chat, perché sur son dédain, aimerait se blottir contre les philosophes
de l'Inde et de la
Chine.
Il écrit une lettre à des amis perdus : sans doute un avocat, un peintre, un professeur.
Elle recoud sa robe
comme on recoud une âme, en se piquant les doigts.
Parmi les restes du poulet, le vieux couteau sépare de sa graisse un poème inutile.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017