J'ai soixante ans, ou peu s'en faut, la mort au bout comme un poème avec son verbe qui se pend pour n'avoir pas à démentir son propre vide.
Le réel, l'irréel, l'espoir, le désespoir :
j'ai dépassé tout ça.
Il reste un corps penaud que se disputent trois souris : l'indifférence, le doute et comme un vieux vertige où la musique soudain se substitue au droit de respirer.
Mon attitude est ambiguë devant le mal et devant le bonheur.
Je n'ai pas de leçons à donner à l'azur, aux juments, aux rivières,
mais je suis disponible : une oasis de mots
qui appartient d'avance à qui l'occupera
la rage au cœur et le mépris sur chaque lèvre.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012