Ni laide ni jolie, elle écrivait des vers que tour à tour les éditeurs sollicités lui renvoyaient avec les compliments d'usage.
Elle adressait aussi des odes langoureuses
aux grands poètes de l'époque, et si d'aucuns avaient l'idée très saugrenue de lui répondre, elle s'offrait à eux : orifices, muqueuses, esprit, en prenant soin de
réciter leurs oeuvres
au moment de l'étreinte.
Ainsi transfigurée par ce divin contact, et sans trop se mentir - l'anachronisme étant admis dans ces cas-là -
elle était la maîtresse à la fois de
Péguy
et de
Claudel, d'Apollinaire et d'Aragon,
sans oublier
Arthur
Rimbaud, malgré ses mœurs.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012