«
J'oublie le sang.
J'oublie la chair.
Plus rien ne
chante », écrit, frigide et torturée, la romancière, en ignorant qu'un mot suffit à susciter l'amour et conduire le rêve. «
Je soupçonne
mon passé, mon présent, l'amertume de vivre », poursuit-elle, emportée par l'ivresse du verbe qui sèmera le doute et, dans les cœurs fragiles, comme un frisson de
délivrance.
Et, sans espoir,
la romancière ajoute : «
Ai-je tort ou raison : les mimosas font mal ? » tandis que mille mains épousent tour à tour sa paupière vidée,
son front sans tête, son cou bleu privé de cou.
Innocente ou coupable, elle écrit à l'absence : «
J'aime la peur.
J'aime la mort.
Tout est musique. »
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012