Elle a toujours voulu tâter de la sculpture ; les mains bougent, pas vrai ? comme des papillons, et l'argile est charnue : on croirait un visage.
Elle a réalisé d'abord quelques portraits
que l'on dit ressemblants mais sans aucun génie.
Eprise un peu plus tard du carré, du rectangle, de la sphère, du cube, elle a produit des groupes très abstraits, dont les trous lui ont valu l'estime
des connaisseurs.
Mais elle a vite abandonné cette voie sans issue.
C'est le moulage enfin qui fait sa gloire : on ne connaît aucune femme
du beau monde qui n'ait un jour posé pour elle, bouche cousue, peau lisse et jambes écartées.
Bientôt elle ouvrira son
Musée des
Vagins.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012