Elle aime les bouchers qui sentent l'entrecôte, le sang roussi, la mort et la fin des menstrues.
Sa quarantaine est plantureuse, et dans son cœur on trouve encore un peu de place ; on s'y promène
comme dans un jardin, parmi les hommes nus : barons très blancs, boxeurs très noirs, banquiers très
jaunes. «
Il faut se libérer par le sexe », dit-elle, « c'est toujours agréable, et la lutte des classes
étrangement s'apaise au seuil de mes muqueuses. »
Elle rêve d'inceste, et tant de beaux enfants s'endorment sur sa nuque !
Une autre charité
l'obsède, et les vieillards rendent leur dernier souffle sur ses genoux.
Elle aime que le bûcheron, comme un troène, sans un mot, se plante en elle.
Poème publié et mis à jour le: 02 December 2012