Mais qui donc, ô Narcisse,
observes-tu du bord ?
Est-ce l’eau du délice
ou ton double qui dort ?
Est-ce l’onde qui t’aime,
arrachée à la source,
ou n’est-ce que toi-même,
au terme d’une course ?
Est-ce l’âme du lac,
à jamais transparente,
ou, sans plus de ressac,
une face souffrante ?
Tes lèvres réunies
et ta langue inconnue
laissent indéfinies
l’image et l’onde nue.
Extrait de:
À FLEUR D'EAU (http://enmotdiese.free.fr/a_auteurs.htm#martineau_afleurdeau)