Du temps que je vivais à mes frères pareil
Et comme eux ignorant d'un sort meilleur ou pire,
Les monts
Thessaliens étaient mon vague empire
Et leurs torrents glacés lavaient mon poil vermeil.
Tel j'ai grandi, beau, libre, heureux, sous le soleil
Seule, éparse dans l'air que ma narine aspire,
La chaleureuse odeur des cavales d'Epire
Inquiétait parfois ma course ou mon sommeil.
Mais depuis que j'ai vu l'Epouse triomphale
Sourire entre les bras de l'Archer de
Stymphale,
Le désir me harcèle et hérisse mes crins ;
Car un
Dieu, maudit soit le nom dont il se nomme
A mêlé dans le sang enfiévré de mes reins
Au rut de l'étalon l'amour qui dompte l'homme.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012