Le vaillant
Maître
Orfèvre, à l'œuvre dès matines,
Faisait, de ses pinceaux d'où s'égouttait l'émail,
Sur la paix niellée ou sur l'or du fermail
Epanouir la fleur des devises latines.
Sur le
Pont, au son clair des cloches argentines,
La cape coudoyait le froc et le camail ;
Et le soleil montant en un ciel de vitrail
Mettait un nimbe au front des belles
Florentines.
Et prompts au rêve ardent qui les savait charmer,
Les apprentis, pensifs, oubliaient de fermer
Les mains des fiancés au chaton de la bague,
Tandis que d'un burin trempé comme un stylet,
Le jeune
Cellini, sans rien voir, ciselait
Le combat des
Titans au pommeau d'une dague.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012