Jadis plus d'un amant, aux jardins de
Bourgueil,
A gravé plus d'un nom dans l'écorce qu'il ouvre,
Et plus d'un cœur, sous l'or des hauts plafonds du
[Louvre,
A l'éclair d'un sourire a tressailli d'orgueil.
Qu'importe ?
Rien n'a dit leur ivresse ou leur deuil ;
Ils gisent tout entiers entre quatre ais de rouvre
Et nul n'a disputé, sous l'herbe qui les couvre,
Leur inerte poussière à l'oubli du cercueil.
Tout meurt.
Marie,
Hélène et toi, fière
Cassandre,
Vos beaux corps ne seraient qu'une insensible cendre, —
Les roses et les lys n'ont pas de lendemain —
Si
Ronsard, sur la
Seine ou sur la blonde
Loire,
N'eût tressé pour vos fronts, d'une immortelle main,
Aux myrtes de l'Amour le laurier de la
Gloire.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012