Poèmes

Mémoire de Feu

par Tristan Janco

L'électricité crie dans le noir de la nuit

Elle crie sa victoire avec netteté

Sa victoire contre la nuit obtenue avec des flèches rouges

Avec des rayons fixes comme des jours d'été

Dans le désert où rien ne bouge

Où il n'y a nulle trace d'humanité

Je sens le fer qui gémit sur la terre

Le train qui presse des voies ferrées

Et le bruit de mille tonnerres

M'effraie et me plonge dans l'irréalité

Où les fantômes des cadavres brûlés

M'accablent et me demandent : souviens-toi !

Souvenez-vous de nos mémoires de feu

Nous qui autrefois priions un
Dieu si grand

Nous qui avions des espoirs si vifs

Nous qui croyions en un
Dieu si puissant

Souvenez-vous et n'oubliez jamais

Les
Auschwitz — sans nulle trace d'humanité

Je sens l'odeur de cigarettes anciennes

La cendre de mes frères dans l'air d'été

Et je vois la fumée des cadavres brûlés

Qui envahit ma demeure de témoin oublié

Dans l'air je sens des nuances d'acier jaune

Qui rappellent les étoiles d'un monde de fantômes

Jamais nous n'oublierons vos mémoires de feu

Vous qui autrefois priiez un
Dieu si grand

Et tandis que vos regards poursuivront les assassins

Nous vous assurons que vos mémoires

Veilleront toujours

Comme l'électricité dans la nuit noire



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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