L'Etna mûrit toujours la pourpre et l'or du vin
Dont l'Erigone antique enivra
Théocrite :
Mais celles dont la grâce en ses vers fut écrite,
Le poète aujourd'hui les chercherait en vain.
Perdant la pureté de son profil divin,
Tour à tour
Aréthuse esclave et favorite
A mêlé dans sa veine où le sang grec s'irrite
La fureur sarrasine à l'orgueil angevin.
Le temps passe.
Tout meurt.
Le marbre même s'use.
Agrigente n'est plus qu'une ombre, et
Syracuse
Dort sous le bleu linceul de son ciel indulgent ;
Et seul le dur métal que l'amour fit docile
Garde encore en sa fleur, aux médailles d'argent,
L'immortelle beauté des vierges de
Sicile.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012