Sous les coiffes de lin, toutes, croisant leurs bras
Vêtus de laine rude ou de mince percale,
Les femmes, à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l'Océan blanchir l'île de
Batz.
Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas,
Avec ceux de
Paimpol, d'Audierne et de
Cancale,
Vers le
Nord, sont partis pour la lointaine escale.
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !
Par-dessus la rumeur de la mer et des côtes
Le chant plaintif s'élève, invoquant à voix hautes
L'Etoile sainte, espoir des marins en péril ;
Et l'Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de
Roscoff à ceux de
Sybiril
S'envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012