Poèmes

Matin

par Edouard Glissant

Vos champs meurent, vos champs sans fin
De branche en branche vers l'écho
Le rêve à peine est dans la fleur
Déjà le vent court au matin.

Un homme pleure à belles dents
Humble des chiens badauds le flairent
Il médite corps en dérive
Dans la clairière de la foule.

Est-il, à l'orée des épaves

Un lieu de laves où l'aube neige

Par ses oiseaux démesurés,

Comme on voit les clartés en mai

Comme apaisement de marées

Ou comme un bouquet devient gué.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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