C'est cela, la nuit.
Un homme s'y épanche,
A défaut du corps de la bien-aimée,
Car la nuit mouillée
Lui rappelle une bouche.
Maintenant que vieillir se fait dans la misère
De cent peuples traqués,
Le sanglot, mon amour et les arbres l'hiver
Sur des maisons trop nues pour qu'on y trouve asile.
Toi partie les objets
N'avaient pas de constance
Et ce lieu se cherchait repos
Parmi les lieux,
Devenait mur de chair
Alentour, presque froid.
C'était midi devenu fou
Sous le remords.
Sur nous tombait à froid
La rosée des espaces,
De nous partait la voix
Pour l'ombre où rien ne reste.
Mais toi tu savais
T'approcher des choses.
Que de jours, que de jours
N'aurons-nous pas traités
Comme de nobles nuits
Dans des chambres perdues
Pour nos durs poursuivants.
Maintenant ton visage
Est marqué dans les pierres
Et je l'y chercherai
De l'ongle et de la paume.
Il me suivra par elles au soleil,
Ton regard.
Et si un jour elles saignent,
Elles saigneront ton sang.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012