Lorsque dans le ciel bas, crémeux, la pluie s'estompe
Et qu'un lac au lointain découvre ses sols bleus,
Nous concevons de grandes joies soudaines, nous croyons
A l'immortel usage du corps où nous sommes tapis;
Nous enflammons l'immatériel projet, nous croyons l'art possible,
Un feu rôde bientôt sur les plaines fermées.
Qui sent
Sur son épaule, avec le froid qui tombe, l'aile vaste
Du temps battre nerveusement?
Et quand tu te retournes
Dans la rue désertée, lorsque les pas au loin
Ont cessé de rythmer le silence, ou que le tub s'éloigne
Avec ses fleurs violettes, le cri de ses essieux,
Tu te sais douloureux et solitaire, et tu te hâtes
Pour conquérir, chez celle qui attend, dans ses yeux
Amoureux, l'amour sans lequel tu ne saurais vivre.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012