Le commis voyageur en poèmes descend dans les auberges mal famées, sa marchandise étant suspecte aux yeux des citoyens, et seuls les repris de justice et quelques
souteneurs
lui trouvent des vertus qu'on peut dire interlopes.
Il l'échange parfois dans les salons obscurs contre la cocaïne ou les photos lubriques que les femmes sans nom prennent pour dénoncer
cet univers absurde.
Un commerce trop rare peut-il nourrir son homme ?
Aussi propose-t-il ou des
Renoir expertisés ou des
Van
Gogh
peints par lui-même, ou des bijoux de bonne source, tandis qu'au fond de sa valise le poème succombe avec lenteur de n'être jamais lu.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012