Là-bas, ailleurs,
Dans la bourgade pleine de poussière
Les jours de marché, les paysans buvaient de l'eau de vie
Les jeunes en chemises brodées, en jupes multicolores,
Dansaient dans le bruit
Du carrousel, des barques volantes,
Des marchands de tissus et d'allumettes
Aux chants des alouettes
Là-bas, ailleurs,
Dans la bourgade pleine de mystère
Dans les ruelles monotones on respirait le travail
Du cordonnier, du tailleur, du charpentier,
On sentait l'ail
Des cuisines étroites et étouffées
D'une éternelle fumée
Là-bas, ailleurs,
Dans la bourgade pleine de mes frères
Les troupeaux de moutons sonnaient la transhumance
Les vaches mugissaient tristement,
Tandis que les vieilles filles
Attendaient leur chance
Derrière les fenêtres, l'on psalmodiait
Autour des tables dressées
De carpes et de regrets
Là-bas, ailleurs,
Dans la bourgade pleine de chimères
Le soleil s'arrêtait tous les
Vendredis
Au bain rituel, tant de corps se purifiaient
Tant de visages bénis
S'illuminaient dans l'attente du pain tressé
Des bougies allumées
Là-bas, ailleurs,
Dans la bourgade pleine de prières
Dans les petites maisons de l'Éternel,
En briques et en bois
Pour accueiUir allègrement la fiancée
Chabbat
Chacun était roi
Chaque existence s'habillait d'espoir messianique
En larmes et en musique.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012