Un nouveau gwerz a été composé au bourg de
Saint-Goazec-en-Léon.
Un nouveau gwerz a été composé : c'est au sujet de cette pauvre
Jeanne
Le
Bolloch.
Au sujet de
Jeanne
Le
Bolloch qui est morte en couches à
Saint-Goazec-de-Léon.
Là il y avait une prairie d'avoine, une prairie d'avoine était là où l'herbe était bonne à couper.
Le
Comte de
Tregoat,
Sire de
Saint-Goazec, sur cette prairie parlait à
Jeanne.
Il lui parlait pour son malheur, son malheur à lui-même, comte et sire comme il était.
•L'amour est bon comme le sucre, bon pour attirer le monde.
Jeanne
Le
Bolloch a risqué son
Paradis et le comte de
Tregoat de même.
Aujourd'hui
Jeanne est sur le lit de la mort avec un enfant dans les bras.
«
Pardonnez-moi, mon
Seigneur
Dieu, pardonnez-moi selon votre promesse.
—
Jeanne
Le
Bolloch !
A toi nous pardonnerons, car ton chapelet indulgencié, tu l'avais toujours dans ton tablier.
Dans la poche de ton tablier il était, mais pour ce qui est de
Tregoat, celui-là,
Jeanne, ira en enfer.
—
A
Tregoat, pardonnez la même chose, dit
Jeanne
Le
Bolloch, car il ne savait pas mal faire et plus coupable que lui je suis.
—
S'il ne savait pas mal faire, c'est faute d'avoir écouté son recteur, lui fut-il répondu.
Je suis l'ange, je suis l'ange, qui préside au pied du
Seigneur.
Ainsi soit-il ! »
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012