Jésus ! vous avez préparé le palais vert de la nature pour les hommes et vous avez groupé les animaux.
Vous avez illuminé l'azur et vous avez mis l'air frais toujours nouveau.
Vous avez répandu l'esprit dans l'univers et vous avez donné aux hommes le cerveau.
Vous avez inventé auprès de la souffrance si nécessaire à l'homme et qui fait progresser l'habitude, la prière, la force et la prudence
qui la fait supporter.
Jésus ! vous avez mis votre exemple sur terre et vous avez laissé les avis du salut.
Vous avez déposé le
Sang-Esprit lumière qu'on doit avoir en soi pour être votre élu.
Et puis vous êtes là pour surveiller le monde tant que le monde ira vous serez près de nous par votre ange et par vous la nature est féconde et c'est à vous qu'on doit
ses aspects grands et doux par vous aussi le bien triomphe sur le vice synonyme d'intelligence est la vertu.
Par vous l'une et l'autre complices finissent par chasser l'œuvre du mal têtu.
Vous m'avez appelé un jour dans votre église vous m'avez consolé, vous m'avez désigné le vrai chemin hors des marais où l'on s'enlise et vous m'avez reçu
quand les rois me chassaient.
Depuis que je
Vous ai, oh ! que la vie est douce !
Une prière ! et tout me vint en un moment le chagrin n'est plus qu'une leçon jalouse d'attendrir mon cœur pour son perfectionnement.
J'étendrai mon esprit du pavé jusqu'au dôme
mon amour creusera le terrain sous vos pieds
mon amour fumera tout en haut des colonnes
et les autels de
Dieu en seront émaillés.
Voyez ! j'ai parsemé des gestes les plus tendres
pour l'aplanir
la dalle où vous devez venir
comme un enfant qui va des genoux et du ventre.
Je suis un brasero dont
Vous soufflez la braise
et mes pensées poissons sautent de la fournaise
des matelas de crin de l'animal instinct.
Velu, crotté, peureux l'homme est dans les égouts
embroché parqué dans ses frontières
les purins de cadavre lui montent aux genoux
il maquille des , il parfume de loin sa misère
ô l'éternel malade des landes, de ses toisons
d'où s'entend la voix basse des trahisons.
Or, petit que je sois derrière mes cloisons j'ouvre mes deux poitrines
c'est pour nourrir un arbre aux sanglantes racines.
Ses feuilles cacheront
Ton
Visage, ô
Saint
Discret.
Mais les décombres du mien moi vivant enterré
tout seul recevront sous la voûte des branches.
Je vous dois l'air que je respire et la lumière que je vois
je vous dois l'été après lequel j'aspire et je vous dois l'eau que je bois
je vous dois le ciel bleu, les plaines, les monts, les bois
je vous dois de parler, je vous dois de comprendre
je vous dois ce corps plein de chaleur
je vous dois ces deux mains qui se meuvent pour prendre
et ces deux pieds agiles et ces yeux enfantins
je vous dois mes bonheurs et mes heureux malheurs
le droit de travailler et de rire à mes heures.
J'admire la nature, de la cime au brin d'herbe
tout proclame
Ta
Force et tout vient de
Ton
Verbe.
Mon
Dieu, il n'est pas dans l'univers un son
qui ne s'échappe sans votre permission
il n'est pas un cheveu qui ne tombe sans vous
et nous devrions
Vous bénir tout le jour.
J'ai pleuré, j'ai souri au travers de mes larmes
j'ai donné à chacun, je me donne pour l'art.
Voici mon sang : prenez !
J'aurais donné ma vie.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012