Poèmes

Veille des Cataclysmes

par Max Jacob

Max Jacob

Depuis l'éternité avec des flammes

les génies géants des astres s'enroulent

et se brisent.
Au travers des corps aimables

ils jettent des boules.

Tandis que les esprits de l'air cavalcadent

confondent l'Occident et l'Orient

assiègent
Dieu sur du feu, rendent malades

les anges, les collines du ciel tremblent de coups.

Pendant que les enfants s'ennuient

assemblent des marguerites avec goût,

les bêtes de l'Apocalypse hurlent jour et nuit.

A travers les poitrines des vierges

les maçons et les acrobates rivalisent.

Dans les plis de la colère des phalanges

dans les plis du combat des anges

dans le feu que
Prométhée dérobe,

notre soleil s'élance avec l'aube

les tendres laboureurs s'assemblent pour la danse.

Les incendies couvent.

«
Il fait tiède ce soir » dit une abeille.

Homme, tu as le feu en toi-même

et tu ignores quel horrible nuage te pourrit.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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