Le lac était nocturne et la rive lointaine,
et ma présence ici ne pouvait qu’intriguer,
entre la lune d’eau qui dérivait à peine
et le songe diffus des saules fatigués.
Une ondine soudain se sentit attouchée :
ma paume était coupable et sa nuque complice.
La réponse à son cri fut celle des rochers
et le trouble des eaux témoigna du délice.
Mais le jour aussitôt la rendit transparente
et – quoiqu’elle fût ceinte – aussi lâche qu’un pleur ;
et ce qui reste d’elle est une eau différente,
un sillage sans cygne et un sang... sans couleur.
Extrait de:
POEMES TRADUITS DU SILENCE (http://enmotdiese.free.fr/a_auteurs.htm#martineau_traduitsdusilence)