Homme aux regards murés sous le jour à venir
Il est temps de marcher vers ta prairie la terre,
Il est temps d'écouter en toi doucement bruire
Ses hautes herbes bleues d'âme d'ombre et de chair.
Au plus sombre des cendres de la nuit le fleuve
Descend déjà si clair qui portera ta joie
Et te fera chanter enfin l'étrange preuve
D'une aventure aimée fidèle à tes étoiles.
Laisse la ruine en feu tordre à jamais ses mains
Noircies, laisse la peur abandonne le crime
Au souffle furieux et bas des vieux chemins. —
Une aube à l'horizon de ces fumées s'anime,
Entends ses pas calmes jouer sur les nuages,
Entends cette blonde rumeur autour du jour
Cerner de mille bras l'agonie de l'orage
Et déchirer bientôt ses ténébreux velours.
Par la blessure de l'ombre par ta blessure
Homme délivre-toi !
Tel qu'un cri d'alouette
Qui perce le dernier lambeau de brume sur
Les champs, va, trop fier vagabond que le vent
fouette.
L'éternité dresse une luisante semaine
Demeure de soleil et violent domaine.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012