Poèmes

D'un Hiver

par Georges Emmanuel Clancier

I

La dernière maison a celé le dernier

Cri de tes souvenirs, et s'élevant, la terre

Sous chaque pas a bu, comme une source éteinte,

Le scintillement des ombres de ta présence.

Il te faut rire au vent avec sa même joie
Et lui parler et le tenter, le conquérir
Avec aux yeux le reflet même de la voix
Dont il a su baigner, lécher à l'horizon
Ce jour : ses paysans fumeurs de souvenir.

II

Va sur l'hiver.
La terre tâtonnante et riche Éprouve le silence.
Adore en toi le chant
De son étendue qui, sûre, lointaine, épaisse,
Protège ta calme alliance au front des champs
Et te fait plus humain, plus dense de leur grâce.

III

Te voilà plus humain pour être devenu
Tout pareil à cet arbre, et pris à son attente,
Comme lui : seul, pris dans sa solitude, nu,
Sans espérance que ce désir où vous hantent
Une sève et le sang jaillis du temps fidèle.

Lourd enfin, d'être sorti par ce feu amer

Du tour de ta pensée, rare du poids d'un dieu,

Enfant audacieux blotti contre le ciel.

Lourd de la charge des landes et de ta chair

Perdues à la mesure où meurt ta marche heureuse.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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